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Débat éléctoral à l'UdeM: vers une représentation des étudiants au sein des fonds de ...

S'il est un gain que les associations étudiantes peuvent espérer réaliser à l'issue de la présente campagne électorale, celui d'obtenir une place au sein des conseils d'administration des conseils de recherche fédéraux paraît à portée de main.

 

C'est ce à quoi se sont unanimement engagés les candidats qui ont pris part au débat électoral organisé à l'Université de Montréal le 13 octobre par Forces Jeunesse et la Fédération des associations étudiantes du campus de l'UdeM (FAECUM).

À cette occasion, les principaux partis politiques étaient représentés : Gabriel Ste-Marie, du Bloc québécois (Joliette); Hélène Laverdière, du Nouveau Parti démocratique (Laurier – Sainte-Marie); Daniel Green, du Parti vert (Ville-Marie – Le Sud-Ouest – Île-des-Sœurs); Stéphane Dion, du Parti libéral du Canada (Saint-Laurent – Cartierville); et Rodolphe Husny, du Parti conservateur du Canada (Outremont).

Financement de la recherche et stages rémunérés

Tous les partis, à l'exception de celui qui forme l'actuel gouvernement, ont soutenu l'importance de financer davantage la recherche universitaire, en avançant des chiffres différents les uns des autres.

Par exemple, le Bloc québécois propose d'investir 183 M$ dans les conseils de recherche fédéraux, et ce, dès le premier budget, tandis que le Nouveau Parti démocratique (NPD) propose d'y injecter 105 millions sur cinq ans et le Parti vert 420 millions. Chez les libéraux, ce sont 650 M$ qui seraient investis dans le financement de la recherche et du développement, dont une partie irait aux universités. Les conservateurs prévoient pour leur part une somme de 40 millions destinée à favoriser les transferts technologiques des collèges et universités vers les entreprises privées.

Les cinq candidats ont toutefois affirmé qu'ils acquiesceraient à la demande de la FAECUM que les étudiants soient représentés aux conseils d'administration des trois conseils de recherche fédéraux (Instituts de recherche en santé du Canada, Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et Conseil de recherches en sciences humaines).

Ce serait un gain important qui ne nécessite pas d'investissement et qui permettrait d'avoir une voix là où se décident les orientations en financement de la recherche, selon les représentants de la FAECUM interrogés après le débat.

De même, les candidats libéral, néo-démocrate et bloquiste ont insisté sur leur désir de «redonner la liberté de parole aux scientifiques fédéraux» et de rendre leurs travaux publics. Le Parti libéral du Canada et le NPD proposent également de créer un poste de directeur scientifique relevant du Parlement fédéral.

Ces trois partis ont en outre annoncé leur intention de rétablir le formulaire long obligatoire du recensement de Statistique Canada afin que les scientifiques puissent bénéficier de données plus fiables sur la population canadienne.

Bourses et stages

En ce qui a trait à l'aide financière aux étudiants, Stéphane Dion promet de consacrer 750 M$ par année au programme des bourses canadiennes, comparativement à 400 millions pour Daniel Green et 250 millions (sur quatre ans) pour Hélène Laverdière. Le Québec ayant son propre régime de prêts et bourses, ces sommes seraient versées directement au gouvernement québécois.

Par ailleurs, tous les candidats ont fait front commun contre le conservateur Rodolphe Husny quant aux stages non rémunérés et aux conditions de travail précaires des étudiants. Gabriel Ste-Marie a soutenu que 83 % des stagiaires «sont payés sous le salaire minimum ou simplement pas payés du tout», avant de déclarer que le Bloc québécois souhaite que le Code canadien du travail soit harmonisé avec celui du Québec pour y inclure les stagiaires et les protéger au même titre que les autres travailleurs. Mme Laverdière s'est dite favorable à cette mesure, tandis que Daniel Green mise plutôt sur l'abolition pure et simple des stages non rémunérés.

Un débat pour créer un dialogue

Pour le secrétaire de la FAECUM, Nicolas Lavallée, le débat organisé en collaboration avec l'UdeM visait à créer un dialogue entre les différents membres de la communauté universitaire et les partis politiques.

«Nous souhaitions aussi que les enjeux liés à la recherche ne soient pas occultés dans le débat public, mentionne M. Lavallée. Et nous sommes heureux de la participation des étudiants à ce débat [près de 300, incluant la visioconférence], malgré que ce soit la mi-session et que la campagne électorale ait été longue.»

Depuis plus d'un an, la FAECUM dispose d'une plateforme de revendications qui a été élaborée à la suite d'une consultation de ses associations membres. Cette plateforme a permis à la Fédération de faire des représentations en vue du scrutin fédéral du 19 octobre.

À cette fin, la FAECUM a préparé un tableau récapitulatif des engagements des partis politiques à l'égard de revendications touchant à la recherche et à l'éducation supérieure. Pour le consulter et connaître les positions des partis politiques sur la recherche universitaire, visitez le site de la FAECUM.

Martin LaSalle


Qu'en pensent les étudiants?

«Ce débat était nettement plus intéressant que les débats des chefs, puisqu'il portait sur des enjeux importants pour nous», soutient Stephann Sahmkow, étudiant au Département de science politique. Saluant la qualité de l'organisation de l'activité, il dit aussi avoir constaté que «les candidats ont certaines positions en commun, ce qui laisse présager la possibilité d'un gouvernement de coalition».

Ariane Girard et Vicky Gagné, toutes deux étudiantes à la Faculté des sciences infirmières, déplorent que les débatteurs se soient «trop souvent attaqués entre eux». Néanmoins, elles estiment que les éléments avancés par les candidats leur permettent d'«y voir plus clair et incitent à nous informer davantage sur d'autres enjeux, en allant visiter le site Internet des partis».

Maxim Isabelle et Kevin Duquette, qui étudient au Département de physique, mentionnent que le débat «a permis de répondre à plusieurs de nos interrogations, mais d'autres enjeux que ceux abordés pendant le débat influenceront notre choix».

Asma Chabi hésitait entre deux partis politiques, et le débat influera sur le choix qu'elle fera le 19 octobre. «D'ici là, je vais continuer à m'informer et à réfléchir sur l'ensemble des enjeux», déclare l'étudiante en génie civil à Polytechnique Montréal.

«Le financement de la recherche est un élément majeur dans le choix que je ferai dans l'isoloir, conclut Maude Laflamme, étudiante au Département de neurosciences à la Faculté de médecine. Certaines promesses ont été faites à ce sujet aujourd'hui, mais je n'ai pas totalement confiance qu'elles seront remplies...»