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NGC 7419 : une île d’étoiles distinctes

Toutes les étoiles, croit-on, naissent par groupe dans ce qu’on appelle des amas. Pour comprendre les processus de formation des étoiles, les astrophysiciens doivent donc étudier en détail les propriétés de ces amas. Un de ceux-ci, l’amas NGC 7419, en a surpris plusieurs récemment.

NGC 7419 est un amas d’étoiles relativement jeune d’un point de vue astronomique : 14 millions d’années (environ 0.1% de l’âge de l’Univers, trois fois l’âge du squelette de Lucy). Cependant, il s’agit d’un objet unique en son genre : c’est le seul amas connu dans notre Galaxie qui contienne cinq étoiles supergéantes rouges, un record pour ce type d’amas. Ces supergéantes, qui possèdent une masse environ 15 fois plus importante que celle du Soleil, sont du même type que Bételgeuse, la fameuse étoile rouge située dans la grande constellation d’Orion et visible à l’œil nu.

Les théories actuelles prédisent qu’un tel amas devrait compter une dizaine d’étoiles supergéantes bleues, du même type que l’étoile bleue Rigel, également dans la constellation d’Orion. Or, cet amas n’en dénombre aucune, remettant en question ces théories sur l’évolution des étoiles. Une nouvelle étude spectroscopique, menée à l’Observatoire astronomique du mont Mégantic par Geneviève Caron dans le cadre de son projet de maîtrise, pourrait élucider partiellement cette situation inattendue.

Ce travail, accompli sous la codirection des professeurs Anthony Moffat et Nicole St-Louis du Département de physique de l’Université de Montréal et en collaboration avec les professeurs Gregg Wade du Collège militaire royal de Kingston et John Lester de l’Université de Toronto, montre que les étoiles de NGC 7419 tournent nettement plus rapidement sur elles-mêmes en moyenne, que ce à quoi on s’attendait. Cette rotation extrême, selon la théorie, raccourcira la durée de la phase des supergéantes bleues de façon considérable au profit de celle des supergéantes rouges.

Bien que cette découverte explique l’absence des supergéantes bleues dans NGC 7419, elle ne fait que repousser notre ignorance. Les astrophysiciens doivent maintenant essayer de comprendre pourquoi les étoiles de cet amas tournent à ce rythme infernal. On soupçonne que cette région de la Galaxie soit beaucoup plus chaotique que la moyenne. Serait-ce suffisant pour justifier cette différence? On ne le sait pas pour le moment. Selon la règle en science, une bonne réponse génère toujours d’autres questions intéressantes.

Pour de plus amples renseignements :

Professeur Anthony Moffat / Professeure Nicole St-Louis
Téléphone : (514) 343-6682 / (514) 343-6932
Courriel : stlouis@astro.umontreal.ca